LE SANG DES LECA    (Sudarènes 2015)

Depuis mon enfance, j'ai été confronté à l'histoire sentimentale et violente de ma famille corse. En 1952, Jacques Becker a utilisé le fait divers sanglant impliquant Dominique François, un des membres de la fratrie de mon arrière grand-mère Giacenta, pour son film à grand succès "Casque d'Or" avec Simone Signoret, Serge Reggiani et Claude Dauphin. Pourtant, les autre frères et soeurs de celui-ci vécurent aussi des destins hors du commun. Vies de guerres de drames de larmes et de sang. Lorsque Giacenta est décédée, j'avais 28 ans, age où il est rare de pouvoir discuter du passé avec un témoin vivant. J'avais un temps pensé à faire un roman m'inspirant de savie. Mais au fur et à mesure que j'avancais dans mes recherches, le roman n'était plus nécessaire! La réalité était romanesque par elle même. Il s'agit donc désormais de ce que l'on appelle un "témoignage" rédigé comme un roman d'écriture créative et reprenant, depuis Alesiu, le père et Augustine, la mère, le chemin dans les pas de leurs quatre garçons et de leurs deux filles. Trois guerres, les assises par deux fois, trois meurtres, le bagne, des histoires d'amour, des enfants éparpillés depuis la Chine jusqu'à Cayenne... Le sang des Leca.

Sudarènes   ISBN  978-2-37464-012-9



SAVANNAH PALISSADES    (Les Presses du Midi 2015)

En 2012 j'étais en train de terminer "Rosemary". Depuis plusieurs semaines je remontais la côte Est des Etats Unis en direction du Vermont puis du Canada. J'avais décidé de rester quelques jours dans la région du nord de la Géorgie et du sud de la Caroline. En fait, les villes de Savannah et de Charleston étaient porteuses depuis mon adolescence des scènes de la guerre de Sécession comme de celles des grands romans du Sud américain. Je prenais des notes car je voulais terminer une trilogie sur la capacité qu'ont les êtres humains à se laisser emporter par le désespoir comme celle, magnifique, de se relever, parfois victorieusement. C'est à Savannah que me sont venues les premières idées de ce roman. Comme pour tous ceux que j'écris, c'est la fin, l'épilogue qui s'est proposé à moi dans un des parcs de cette cité incroyable qui semble, pour son centre-ville, ancrée à jamais dans l'époque et habitée par les personnages du roman de Margaret Mitchell "Autant en emporte le vent". C'est donc assis dans ce parc, seul sous les grands arbres couverts de cette mousse espagnole qui dégringole parfois jusqu'au sol que j'ai imaginé le personnage de Martin, veuf décidant de changer sa vie loin du monde de la finance et de sa banque du Maryland pour s'installer dans une librairie que j'observais depuis mon banc. Comme pour les deux précédents je n'ai pas voulu que les drames qui emportent la vie de mes personnages ne laissent aucune place à l'espérance. C'est une trilogie sur la reconstruction, non pas sur la désespérance. Martin, donc, viendra faire son deuil et recommencer une existence nouvelle dans le Sud. Mais, comme c'est si souvent le cas et j'aime ce type de problématique romanesque, une rencontre bouleversera ce plan si simple de retraite dans un quartier calme. Il faut savoir lire les signes que la vie nous propose. Martin n'avait pas appris à le faire dans son métier de banquier. Fort heureusement, une inconnue, belle rencontre de hasard, saura le prendre par la main et lui dire "Regarde Martin, les choses ne sont pas toujours ce qu'on pourrait penser qu'elles sont !"

Presses du Midi   ISBN 978-2-8127-0521-2



Le Monde Plat de Rosemary Sheffield  (Les Presses du Midi 2013)

Ecrit pour partie au Québec et pour partie en Provence ce second roman sur la "reconstruction" se déroule pour autant au Kentucky et dans le Missouri. Comme quoi, voyez-vous,  il vaut mieux ramener des souvenirs, les tortiller et leur faire suer ce qui nous avait touché que voyager et copier. Je m'étais donné deux obligations, un peu comme pour mieux "travailler" ma technique: écrire au présent sous la dictée d'une narratrice. Le présent et le féminin...Puis j'ai envelloppé le tout de musique country rock des années 70 pour une coloration plus américaine. Un monde faussement plat avec cette chute au bout de la route comme l'a imaginé la graphiste de la maison d'édition pour la couverture du livre. L'héroïne, la narratrice Rosemary, porte comme un poids insurmontable le souvenir d'un drame qui s'est déroulé lors de sa dernière année d'étude en Californie. Elle avait alors quitté la Côte Ouest pour courir les routes et mettre le plus grand nombre de miles possibles entre son ancienne vie et une autre à reconstruire. Elle échouera dans une petite ville du Kentucky, Lewisburg, où sa rencontre avec un homme silencieux qui deviendra son compagnon facilitera qu'elle puisse à nouveau croire en son avenir. Une grève dans l'usine du pays et un faisceau de coïncidences feront ressurgir son passé, l'obligeant, cette fois, à l'affronter. Il s'agit d'un roman qui se veut optimiste sans pour autant négliger les aspects particuliers d'une société américaine toute simple, loin des clichés qui nous sont parfois proposés. Cet ouvrage a reçu le Prix de Littérature Française 2014 de l'Académie de Provence.

Presses du Midi   ISBN 978-2-8127-0521-2




GENEALOGIE d'un FANTÔME (Anne Carrière 2011)


Parfois, les rencontres de hasard ressemblent à des rendez-vous. On peut se prendre à penser que le destin en est l’organisateur. Henry Foster, écrivain solitaire à la dérive, découvre dans un carton oublié un manuscrit qu’il n’a pas écrit. Il se fait la conviction que c’est l’œuvre d’un ami de son fils disparu, compagnon amoureux des années d’université du jeune homme. Il se donne comme mission de retrouver l’auteur et d’aider à la publication du roman. Il prend la route dans un vieux break Ford, vers la Virginie. A l’occasion de ce voyage, il rencontre une très jeune fille, Sarah Beth, sorte de Lolita faussement délurée et attachante, en rupture de ban avec sa famille. Le récit, « road-trip » d’un quinquagénaire et d’une adolescente, figure l’histoire du retour à la lumière d’un homme écrasé par l’ombre de son propre père. Un homme blessé qu’une femme-enfant va prendre par la main.

« ... On conduit toujours en fonction du véhicule et du poids de ce que l’on transporte. Tous les vieux camionneurs vous le diront. Alors, c’est peut-être aussi la bâche de la remorque que Sarah Beth avait soulevée. Puis, d’un signe de tête mutin comme elle sait si bien le faire, elle m’avait signifié de regarder par-dessus les ridelles... »

Marc Archippe signe son quatrième opus, ici sur le thème du chemin, de la rencontre et de la reconstruction. Les paysages des petites villes, de la campagne américaine, le trait précis du dessin des personnages et leur posture devant les événements font de ce roman une superbe aventure humaine.


Editions Anne Carriere ISBN 978-2-8433-7623-8




L'ARBRE et la PIROGUE  (Les Presses du Midi 2010)

Les mythes fondateurs de certaines sociétés  s’appuient sur les deux symboles de l’arbre et de la pirogue. Composantes inséparables dans ces cultures, ils symbolisent tant les racines que le voyage. Partir ou demeurer...Loin de tout rivage, Jonathan le héros de ce roman, devra pourtant découvrir que la pirogue est faite du bois de l’arbre et qu’il convient de vérifier, avant de prendre la mer, qu’elle n’a pas de voie d’eau. Sortes de mémoires rédigés sur le guéridon d’un café parisien, les cahiers de Jonathan revisitent sans concession son passé, ses amours défuntes comme sa grande incapacité à maîtriser son propre destin. Ils mettent en évidence une personnalité tourmentée et aveugle au trou qui s’ouvre dans la coque de sa pirogue. Il m’a été dit (flatterie… ?) qu’à mi-chemin de l’ivrogne sublime de Kerouac et des personnages de Miller, je proposais dans un style à la verdeur parfois très crue comme le plus souvent très classique, un aréopage de figures toutes différentes. Depuis les salons des familles bourgeoises de l’Est de la France jusqu’aux couloirs des administrations consulaires au Mali et à Malte en passant par le Maroc et les îles grecques c’est une vie entière qui devient notre propre voyage. Un voyage et un héros, que l’on pourra apprécier ou que l’on détestera mais qui se garderont de nous laisser indifférents. Voilà ! 

Presses du Midi     ISBN 978 2 8127 0208 2



 

Les INEGALITES de BELL  (Les Presses du Midi 2007)

J'ai commençé l'écriture de ce roman en 1994. Une grande quantité de travail de documentation et de préparation a été nécessaire car le bouquin vous raconte une histoire qui couvre trois ou quatre continents et qui s'étale sur près de deux mille ans. Le déterminisme est au centre du livre. Trois hommes vont se rencontrer. Ils sont d'extractions sociales et de cultures entièrement étrangères les unes des autres. Un physicien celte, un ouvrier basque et un diplomate latin que le hasard mettra face à face vont se poser la questions de comprendre ce qui est en train de leur arriver. Sont-ils les acteurs involontaires ou les victimes d'une sorte de complot qui au delà des temps leur avait donné rendez-vous en cette fin de vingtième siècle? Le chemin est-il au choix du marcheur ou était-il ouvert avant que son pas ne s'y engage? Les deux écoles pourraient se retrouver au coeur de mes lignes. Contemporain, le récit nous propose pourtant quelques retours en arrière vers l'antiquité, les croisades ou la première guerre mondiale. Diverses écoles de pensée sont associées à la quête de ces hommes. L'épilogue ouvrira un début de solution, une porte pour sa propre conviction.

Presses du Midi   ISBN  978 2 8786 7907 6



La PART des ANGES  (Editions du LAU 2004)

Ce premier ouvrage paru est le passage obligé du secret de la table de travail à la relative exposition des lignes produites. Il est toujours difficile d'oser l'impudeur d'être lu. Un grand premier roman peut sembler pour un auteur, une sorte de fleuve infranchissable. Il faut y aller avec prudence. Aussi, pour se faire, j'ai utilisé un subterfuge, un "faux semblant". Apparaissant comme une série de nouvelles, l'ouvrage est en fait un petit roman déguisé. Les sujets divers qui seront abordés lors de conversations entre les deux héros donneront lieu à une illustration sous la forme d'une nouvelle. Comme un fil rouge, tout au long des pages, les discussions de ces deux hommes seront centrées sur ce dont nos sociétés peuvent nous priver et sur ce qu'il peut s'y gagner comme force et faiblesse. La part des anges, c'est ce que le vin va voir disparaître par évaporation lors de la vinification dans les chais des vignerons. Plus qu'une perte réelle, le vin lui devra sa maturation, sa force sa personnalité. Il en est de même des individus dont il se dit que tout ce qui ne tue pas doit nous rendre plus forts. Méfions nous, néanmoins des discours trop consensuels, un des héros le vérifiera à ses dépens. Cet ouvrage a été nommé pour le Prix Québec France, à Montréal en 2005.

Editions du LAU  ISBN  978 2 8475 0127 8